Nouvelle votation populaire en Suisse et nouvelle divergence de mot d’ordre entre les deux partis politiques d’inspiration évangélique. L’opposition de l’UDF à la reconduite de l’accord de libre circulation des personnes suscite des questions; en effet, une frange (principalement germanophone) de ce parti représenté au parlement montre une fermeté récurrente face à l’étranger en Suisse qui dépasse le seul protectionnisme économique.
Au cours des deux dernières décennies, le protestantisme évangélique a consacré une part importante de sa réflexion aux questions d’éthique et de bioéthique. Sur ce terrain-là, les divergences sont mineures. Sur les thèmes moins consensuels, le travail théologique se révèle plus limité. Or ces dossiers, comme la relation avec l’étranger ou encore l’éthique en matière d’économie, mériteraient davantage d’attention au regard des nouvelles donnes de notre époque.
À cet égard, les catholiques impressionnent par la clarté de leurs positions. Certes plus conservatrices qu’innovantes, ces dernières donnent des repères en période d’insécurité, de remise en question de la société. Elles servent aussi de socle à une parole publique des catholiques, comme pour la récente pétition à la présidence française. Celle-ci émane des milieux associatifs catholiques et demande que l’Europe adopte des «mesures fortes contre les paradis fiscaux».
Le mouvement évangélique a acquis une maturité théologique dans quelques domaines de prédilection. Il devrait être en mesure d’aborder des questions moins consensuelles, plus exigentes, mais qui inspireront la présence évangélique à la société dans les nouveaux défis qui attendent cette dernière.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Février 2009

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