«Nous sommes très sceptiques quant à la cohérence des décisions du synode»: le comité de Cugy a réagi à l’adoption par le synode de l’EERV d’un rite pour homosexuels. le 22 septembre. Alors que le synode avait promis de faire une distinction nette entre mariage et rite pour partenaires homosexuels, il a finalement opté pour un rite qui, pour le comité de Cugy, «ressemble à s’y méprendre à un mariage, avec une cérémonie publique le samedi après-midi dans une église, avec un pasteur, une prédication, une bénédiction du couple et l’échange possible d’alliances».
Pour Cugy, l’EERV a raté l’occasion d’offrir aux chrétiens homosexuels un vrai accompagnement. Autre incohérence, l’obligation qui sera faite aux conseils paroissiaux d’accepter qu’un rite pour couples homosexuels soit célébré dans leur paroisse. Le comité de Cugy regrette que la pluralité des opinions au sein de l’EERV n’ait pas été respectée, contrairement à certaines affirmations. Le synode a ainsi écarté la pétition de 3000 signatures qui demandait un moratoire permettant un vrai dialogue. «Ce manque d’écoute de la base porte en soi un germe de division que nous regrettons profondément.»
Le choix de ce rite a ébranlé un équilibre précaire. «Le rite ne bouleversera pas la vie des paroisses, mais il a bouleversé la capacité des pasteurs et des paroissiens à s’identifier à une Eglise qui fait des choix sans tenir compte de leurs convictions», souligne Olivier Bader, pasteur à Yverdon. Sa paroisse est en processus de médiation, car les avis sur la position à tenir face au synode sont partagés. D’autres paroisses de sensibilité évangélique, comme celles de Corsier-Corseaux ou du Mont, ont exprimé leur opposition à la décision du synode et ont choisi de préserver l’unité paroissiale et leur engagement local.

Sandrine Roulet

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – novembre 2013

Commander S’abonner