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Echapper au monde?

La chronique mensuelle d'Hugues Not, qui jette un regard doux-amer sur le protestantisme et la société.
Hugues Not

Conversation entendue sur le parvis de l’église. «Nous sommes vraiment proches du retour du Christ. Le monde va de plus en plus mal et l’oppression est de plus en plus réelle». Et l’interlocuteur d’approuver: «Il est temps que le Seigneur revienne et qu’il nous retire de ce monde pervers, violent, où les ténèbres menacent toujours plus. Oui, vivement que nous soyons ailleurs! C’est ma prière.»
Dans ma voiture, je médite ces propos plus encore que la prédication entendue. C’est vrai que la planète s’affole et que la violence règne dans tous les domaines, sur tous les continents et dans le cœur des hommes. C’est vrai que nous n’avons jamais été aussi proches de la fin. C’est vrai que le Seigneur doit revenir, même si c’est un sujet peu abordé dans les messages dominicaux. C’est vrai qu’il y a de quoi aspirer à ce retour annoncé, dont nous n’avons pas à décider de l’échéance.
Mais ce n’est pas vrai que nous devons espérer ce retour dans le but d’être libérés du monde méchant et de ses difficultés. C’est le Christ lui-même que nous devons attendre avec impatience, afin de pouvoir le voir enfin et nous réjouir de sa beauté, de sa sainteté, de sa pureté. Notre espérance n’est pas la fuite dans un monde meilleur. Elle n’est pas dans l’abstraction du quotidien. Notre espérance est Jésus, le Fils de Dieu. C’est lui notre joie. Nous sommes, par lui, déjà sauvés du monde pervers; et si ce monde nous fait horreur, c’est pour que nous annoncions une autre perspective à ceux qui s’y perdent encore.
Le chrétien ne doit pas s’exclure du monde sous prétexte que ses valeurs sont ailleurs. C’est dans ce monde mauvais et abject que le Christ est venu proposer une autre vision des choses. C’est donc dans ce monde que nous devons nous inclure, assurés d’un avenir meilleur; soucieux de l’offrir à ceux qui sont écrasés par sa noirceur et victimes de ses tentations mortifères. Le levain reste dans la pâte et la lumière reste sur ta table. Et si le Seigneur revient demain, se sera une excellente surprise.

Hugues Not

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui juin 2016

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