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Dieu change-t-il d’avis?

La prophétie serait conditionnelle. Joseph Shulam, enseignant messianique, opère une double distinction

Deux types de prophètes différents apparaissent dans l’Ancien Testament. Les «prophètes du peuple» pouvaient, contre dédommagement, aider à retrouver des ânesses égarées comme dans le cas de Saül et avertir des rois comme Nathan ou Michée et même jouer un rôle politique : Samuel, Élie, Moïse (peinture ci-dessus). Il n’en allait pas de même avec les prophètes classiques qui n’étaient pas populaires, au point souvent d’être persécutés et dont les oracles, toujours écrits, concernaient l’histoire à moyen et long terme : Ésaïe, Jérémie, Amos, Joël, etc. Parallèlement, ces prophètes classiques avaient une conscience sociale particulièrement aiguisée.
Une deuxième distinction concerne les prophéties de rétablissement et de paix et celles de jugement et de destruction. Les premières sont données inconditionnellement par Dieu, comme expression de sa grâce et de sa fidélité. Au contraire, les prophéties de jugement ont pour but premier que les auditeurs réalisent leur erreur et se corrigent.
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En ce sens, elles constituent des menaces, qui seront finalement mises à exécution si rien ne change. L’exemple typique de ce deuxième type est la prédication de Jonas à Ninive.
Joseph Shulam attire aussi l’attention sur un point particulier : le cycle de vie des prophéties. Certains sont longs et d’autres courts. Le cycle le plus court est peut-être celui d’une parole d’Élisée, lors de l’abominable siège de Samarie par les Assyriens, promettant la délivrance pour le lendemain même (2 Rois 7). Il est plus difficile d’accueillir une prophétie à cycle long ou très long, poursuit Joseph Shulam, comme celle promettant que le lion paîtra avec l’agneau (Ésaïe 65), une des objections courantes du judaïsme à l’accomplissement des promesses en Jésus. «Nous ne pouvons aborder ce problème qu’avec notre bagage historique contemporain», prévient Joseph Shulam.
Dernière distinction à opérer, selon Pierre-Daniel Martin, cette fois, entre le rôle du prophète dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. Dans l’Ancienne Alliance, ils étaient de réels médiateurs entre Dieu et le peuple. Leur ministère s’accompagnait de miracles. Au contraire, dans le Nouveau Testament, le prophète n’est plus médiateur, puisque chacun peut connaître et donc entendre Dieu personnellement, selon les promesses de Jérémie et de Joël.

Propos recueillis par Joël Reymond

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juillet-Août 2008

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