L’impact de l’évangélisation en francophonie européenne est inversément proportionnel aux efforts déployés. «Ailleurs dans le monde, l’évangélisation porte beaucoup de fruit, avec peu d’effort», observe Olivier Fleury, coordinateur romand de Jeunesse en Mission et des parcours Alpha. Maladroits, en retard d’une révolution, qu’est-ce que les évangéliques font faux, pour expliquer ces résultats?
Autant le dire d’emblée, le problème ne réside pas dans le message annoncé. Mais comme le précise le sociologue Jörg Stolz, l’annonce de la Bonne Nouvelle s’inscrit dans un contexte de sécularisation: «Elle deviendra de plus en plus difficile», prédit-il, «en raison de l’absence croissante de références religieuses chrétiennes parmi la population». Pour André Burri, coordinateur du concept «Évangélisation Explosive», «le relativisme ambiant pousse à la passivité. Les chrétiens n’osent plus parler de leur foi, de peur de passer pour des intolérants ou des fondamentalistes.»
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Le salut pousse à témoigner
Richard Land, président de la commission des libertés religieuses de la Convention Baptiste du Sud nous confiait que les conservateurs progressaient davantage que les autres composantes du mouvement évangélique en raison de leur profil clair (lisez conservateur). Observation partagée par Stéphane Lauzet, secrétaire général de l’AEF: «Plus un groupe est étroit, plus il a des chances de grandir.»
Le sociologue Olivier Favre nuance cette analyse : «Ce n’est pas une question de fondamentalisme. Plus le salut de l’individu est central, plus on va évangéliser. À l’inverse, les évangéliques qui adoptent une position plus syncrétiste, plus éthique ou sociale par exemple, verront l’évangélisation en principe s’affaiblir.»