Matteo, dix ans, se réjouit toujours des samedis où la camionnette de Quartier Libre vient stationner sur la place en face de son immeuble. Au programme, spectacles de marionnettes, ateliers et jeux. Mais les animateurs parlent aussi de Dieu, pour lequel chaque enfant est précieux. Pendant la prière, Matteo écoute respectueusement : «J’aimerais bien connaître un jour ce Dieu.»
Voilà huit ans que les Fabricants de Joie et des volontaires de quelques Églises des alentours ont lancé un programme «Quartier Libre» à Praz-Séchaud, dans la banlieue lausannoise. Aujourd’hui, l’engagement des volontaires et leur persévérance sont en train de payer. Récemment, les animateurs du centre de loisirs et les éducateurs de rue du quartier ont souhaité associer les responsables de Quartier Libre à un groupe de travail sur la violence juvénile dans le secteur. «Nous avons été honorés d’être appelés pour cette collaboration et croyons que c’est un signe d’une reconnaissance du travail que nous effectuons», atteste Anne-Gabrielle Pfister, l’une des responsables du programme, elle-même éducatrice de formation.
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Pourtant, elle se rappelle la méfiance qui prévalait lorsque Quartier Libre a débuté à Praz-Séchaud : l’animatrice du centre des loisirs avait organisé un débat public au thème loin d’être innocent : «Les enfants et les sectes»! Mais les rapports avec l’animatrice en question ont changé du tout au tout. «Les travailleurs sociaux ont un grand cœur mais peu d’espoir. Ils ont de la peine à savoir par quel bout prendre ce problème de violence parmi les jeunes. Si je n’avais pas l’espérance en Dieu, je baisserais aussi les bras», commente Anne-Gabrielle Pfister.
Le mode de fonctionnement de Quartier Libre donne également aux chrétiens l’occasion de témoigner de leur foi auprès des familles. Grâce aux visites mensuelles rendues aux parents, qui ont pour objectif d’inviter l’enfant à la prochaine animation, les bénévoles ont noué des liens avec des mamans intéressées par la foi et un parcours Alphalive a été mis sur pied en 2008. Parmi les participantes, plusieurs ont pris un engagement sérieux avec Dieu. Quoiqu’encore timides dans leur foi, elles désirent grandir spirituellement et participent ponctuellement aux activités d’une Église.
Reconnaissants, les parents ont constaté le plaisir que prennent leurs enfants dans le cadre des activités de Quartier Libre, tel ce père albanais qui déclarait, malgré ses moyens très limités : «Je ferais tout pour que mes enfants participent à votre week-end. Ils sont tellement heureux avec vous». Et l’année qui vient de s’achever a vu plusieurs ados et jeunes de Quartier Libre ou d’Antizone (programme en soirées pour les 12-15 ans) choisir de confier leur vie à Dieu. Les responsables se réjouissent également d’accueillir au sein de l’équipe d’encadrement quatre anciens participants qui ont décidé de s’investir à leur tour auprès des enfants du quartier.

Sandrine Roulet

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Février 2009

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