Les stations balnéaires ont enregistré des records de fréquentation négatifs cet été. Depuis plusieurs mois, les mauvaises nouvelles économiques se succèdent à la régularité d’un métronome, tandis que les autorités politiques et les banques centrales tentent en continu de repousser l’échéance d’un clash économique majeur. Dans cette situation, les chrétiens sont-ils prêts à exercer la solidarité?
Un certain nombre d’Eglises ont mis sur pied un fonds social ou une sorte de «Cartons du cœur», pour venir en aide aux membres les moins bien lotis de leur communauté. D’autres, telle l’Eglise pentecôtiste du pasteur Bertrand Colpier, sont allés jusqu’à créer une association pour prodiguer de l’aide sociale bénévole dans leur localité. Ainsi, à Montfermeil, en région parisienne, «Vivre mieux» vient au secours des plus démunis avec une aide alimentaire, la distribution de vêtements, un appui scolaire, la soupe de nuit pour les SDF, une aide aux familles monoparentales ou encore un soutien administratif pour des familles de sans-papiers. Ce travail avait valu une médaille du mérite citoyen au pasteur Colpier, en janvier 2007.
Eric Jaffrain, consultant en marketing non-marchand, nuance toutefois cette disposition à la solidarité: «Globalement, certes, les gens sont prêts à faire preuve de charité. Mais ce n’est pas une solution, car sortir quelqu’un d’une situation misérable nécessite davantage qu’un geste ponctuel, qui maintiendra le plus souvent son bénéficiaire dans les mêmes conditions. Il faut un engagement bien plus conséquent.»
Un autre obstacle peut refroidir les ardeurs de solidarité des chrétiens, selon Jean-Michel Rey, directeur de la structure d’aide sociale la Fondation des Cheseaux, en Suisse: «Un certain nombre de chrétiens, arguant que Dieu pourvoira, pensent pouvoir passer entre les gouttes». Une mauvaise excuse. Car à ses yeux, «Dieu nous a donné une intelligence pour nous permettre de comprendre les signes actuels, qui présagent une crise majeure».