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Cités, terres de mission

Dans des banlieues comme Montfermeil ou Clichy-sous-Bois, le témoignage chrétien est absent ou presque et doit se réinventer. Rencontre d’un pionnier, missionnaire urbain, qui fête sa première année de travail bénévole
Joël Reymond

Octobre 2005, la mort accidentelle de deux adolescents à Clichy-sous-Bois avait provoqué trois semaines d’émeutes. Loin des projecteurs, la mort d’un autre jeune dans un accident de voiture, l’an dernier, a offert à Aloni Mabéka (photo, en médaillon), un chrétien habitant la cité voisine de Noisiel, une ouverture inattendue pour commencer à Clichy un travail de partage de l’Evangile. «Les jeunes étaient très affectés et ils voulaient discuter des perspectives chrétiennes sur l’Au-delà», raconte le père de famille de vingt-huit ans. Dans un squat réaménagé en local communautaire, rue Rabelais, il se retrouve chaque dimanche avec une petite équipe. Quand il n’est pas là, d’autres chrétiens le remplacent pour échanger avec les jeunes. «On discute de Dieu. On a abordé les choses de manière progressive. Eux ont découvert qui on était. Ils pensent que c’est une bonne chose, parce qu’on fait des “rappels”», détaille Aloni Mabéka. «Rappel», dans le parler des cités, c’est l’apport spirituel ou de valeurs dans le cadre d’une discussion.
–CREDIT–
Les chrétiens d’abord
Lui-même a trouvé la foi lorsque, adolescent, sa mère l’a envoyé en colonie de vacances chez un oncle pasteur. Pour le redresser. «Je pensais que mes vacances seraient gâchées. Je suis parti un été et je ne suis presque plus revenu». A tel point qu’il est aujourd’hui étudiant à l’Institut Biblique de Nogent-sur-Marne (IBN). Clichy, Aloni Mabéka avait à cœur ce quartier. Il y flânait souvent, jusqu’à établir quelques relations de confiance. Il n’y a pas d’Eglise à Clichy-sous-Bois. «Peut-être quelques groupes de croyants», hasarde le missionnaire urbain. «Le regard est trop fort pour que les gens aillent à l’Eglise. C’est beaucoup plus confortable de se retrouver dans un local neutre». Il laisse les jeunes musulmans à des gens plus qualifiés pour se concentrer sur ceux d’arrière-plan chrétien. «Il y en a beaucoup. Les parents de certains fréquentent même parfois des communautés évangéliques, mais ils sont plutôt dominés par l’islam et n’osent pas trop afficher leur foi. Les musulmans, c’est le contraire», poursuit-il.

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