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Ces crashs qu’on oublie

La chronique mensuelle d'Hugues Not, qui jette un regard doux-amer sur le protestantisme et la société.
Hugues Not

Nous avons été choqués par le suicide d’un copilote qui a choisi de se donner la mort en fracassant un avion de ligne contre la montagne. Bilan: 150 morts dont 149 innocents. Un acte incompréhensible. Les autorités allemandes, espagnoles et françaises ont voulu marquer leur compassion pour les familles des victimes en se rendant solennellement sur place. Effroyable fait divers.
Or, c’est dans une indifférence presque générale qu’une dizaine d’autres avions se sont crashés depuis le début de l’année avec tous leurs passagers et leur équipage. Des pilotes suicidaires entraînent ainsi, sans hésitation, la mort brutale de centaines d’innocents. Ils sont empreints d’une folie meurtrière qui ne semble plus émouvoir les médias. Tout juste tombe parfois une dépêche de deux lignes, alors que l’A320 de la Germanwings a occupé tout l’espace durant plus de dix jours. De quoi parlons-nous? Des milliers de chrétiens du Niger, du Mali, de la Syrie, du Kenya et d’ailleurs qui, ces derniers mois, ont été massacrés par des fanatiques dont l’objectif est de devenir d’heureux martyrs en tuant le plus grand nombre possible d’infidèles. De la fillette de Boko Haram qui se fait exploser au Nigeria jusqu’aux milices qui attaquent une université au Kenya, on sait que les chrétiens sont la cible privilégiée de ces nouveaux terroristes. Il n’y a que la presse chrétienne qui ose en parler, mais impossible de toucher la conscience internationale devant ce drame récurrent.
Que pouvons-nous attendre des dirigeants politiques? Pas grand-chose. Digérons ce scandale et essayons de ne pas en provoquer un autre, qui consisterait à ignorer cette vérité: la persécution chrétienne est réelle. Il nous reste à nous mobiliser réellement dans la prière pour que la plus haute des hautes autorités se manifeste et agisse dans le monde. Notre responsabilité est de vivre en communion avec nos frères en les portant chaque jour dans l’intercession. Et la plus spectaculaire des réponses de Dieu face à ces drames quotidiens, c’est de demeurer présent dans le cœur de ses enfants meurtris.

Hugues Not

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – mai 2015

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