Ce jour-là, lendemain de Noël, Ruth Hussein met au monde un petit garçon qu’elle baptise Danny, ce qui signifie «don» en langue kurde. C’est en soi un message d’espoir pour cette jeune femme hors normes. Comme son mari, Ruth est en effet de nationalité irakienne, mais de l’ethnie kurde minoritaire au pays de Saddam Hussein. Comme son époux encore, elle a quitté l’islam pour devenir chrétienne, d’où les pressions de l’entourage familial et de la majorité d’une population exécrant tout ce qui rappelle l’Occident. Mais Ruth Hussein est surtout veuve: déjà maman d’un fils de 18 mois, elle était enceinte d’un deuxième enfant -le futur Danny- quand son mari Mansour a été assassiné. Son corps a été retrouvé dans la librairie chrétienne où il travaillait, au Kurdistan irakien. Malgré les menaces, ce croyant zélé n’hésitait pas à témoigner de sa foi en Jésus-Christ.
Déjà habituée à persévérer face à la persécution, Ruth a dû affronter le veuvage et ses conséquences économiques en s’adaptant à un quotidien difficile rempli de questions douloureuses. D’autant plus que la police a mis huit longues années à éclaircir les circonstances du meurtre de son mari, jusqu’à ce que les membres d’un groupe terroriste islamique reconnaissent une série de meurtres, dont celui de Mansour. Celui-ci est donc bien mort en martyr chrétien. Ruth en a été soulagée, surtout pour ses deux fils: la mort violente non expliquée de leur père les avait troublés, mais la vérité les a en quelque sorte «apaisés». Danny, son frère et leur mère sont aujourd’hui soutenus par la communauté chrétienne. Le don de Noël comprend le pardon. Le jeune Don l’apprend.

Michel Béghin

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – décembre 2013

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