Ce jour-là, Pascal est comblé de grâce
Ce soir-là, il est environ 22h30. Un homme enfiévré, inspiré, rédige ce qu’il ressent en vivant l’expérience d’une grâce divine qui le comble: «Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants… Joie, joie, joie, pleurs de joie…»
Celui qui écrit n’est pas un illuminé, mais Blaise Pascal, l’un des hommes les plus célèbres de son temps. Auvergnat, de santé fragile, Pascal est d’abord un scientifique passionné: on retient surtout sa contribution au calcul des probabilités, au calcul infinitésimal et à la physique des fluides. Doté aussi d’un esprit pratique, Pascal crée une machine à calculer et est à l’origine des premiers omnibus de l’histoire, à Paris.
Ecrivain, et donc mondain, il participe par ailleurs aux débats de son temps, en particulier à la querelle religieuse autour du jansénisme qu’il défend, notamment sur la grâce divine et le rapport entre foi et vie chrétienne.
Les œuvres majeures de Pascal témoignent de son engagement spirituel: Les Provinciales et surtout Les Pensées, cet ensemble de notes inachevées dont Sœur Emmanuelle, au 20e siècle, dans un contexte de vie si différent, fera son livre de chevet.
Le soir de sa révélation divine, en 1654, Pascal est âgé de 31 ans. Et le document intime qu’il écrit est retrouvé après sa mort, huit ans plus tard. Il était cousu dans la doublure de son manteau. Pascal voulait porter en permanence sur lui le souvenir de cet attouchement divin, cette illumination intérieure, que tout véritable disciple du Christ connaît, à des degrés divers. Même s’il est scientifique. Célèbre ou non!
Michel Béghin
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – novembre 2013
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