Ce jour-là, le pasteur Dietrich Bonhoeffer est exécuté au camp de concentration de Flossenbürg. Né en Pologne en 1906 au sein d’une grande famille bourgeoise, il est initié à la foi chrétienne par sa mère. Installée à Berlin, la famille est touchée par la mort d’un fils pendant la Première Guerre mondiale. Le drame interpelle le jeune Dietrich sur l’existence et la religion.
Après des études théologiques, il mène un travail universitaire et pastoral qui le conduit à Rome, Barcelone, Berlin et New York. C’est là que le théologien s’initie aux questions sociales et politiques. Il va à Londres, mais revient en Allemagne où Hitler s’impose peu à peu. Dietrich Bonhoeffer affiche rapidement sa résistance à l’idéologie du Führer. D’ailleurs, par opposition à l’Eglise luthérienne qu’il avait rejointe, mais qui prône la neutralité voire la collaboration avec le nazisme, Dietrich Bonhoeffer fonde l’Eglise confessante. Il organise même un séminaire clandestin pour en former les pasteurs. Il écrit des livres, tout en s’engageant par son aide aux Juifs dont il prend la défense. Le régime menace Dietrich Bonhoeffer qui accepte un poste d’enseignant aux Etats-Unis, avant de revenir en Allemagne par conviction.
Militant de l’engagement, il lutte clandestinement contre les nazis. En 1943, quelques mois après ses fiançailles, il est arrêté. En prison, il continue d’écrire, mais les soupçons de participation à un attentat contre Hitler le conduisent devant une cour martiale où il est condamné à mort. Quelques jours avant la fin de la guerre, Dietrich Bonhoeffer est pendu. Théologien encore influent, il avait écrit: «L’Eglise n’est réellement Eglise que quand elle existe pour ceux qui n’en font pas partie.»

Michel Béghin

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui avril 2016

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