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Capitaine d’armement et chrétien

Ils servent leur prochain par leur travail. Chaque mois un témoin
Céline Schmink

«Armement» : dans le monde de la navigation, tout ce qui est nécessaire à traverser la mer : la logistique, les hommes, le matériel. Xavier et la mer, c’est une histoire d’amour qui débute il y a une trentaine d’années.
Formé à la célèbre «Hydro» de Marseille, il se retrouve, à 24 ans, lieutenant d’un navire de 70 mètres de long. Il voyage, principalement dans l’Océan Indien. Puis c’est le Daniel Casanova, un colosse de 176 mètres de long, nécessitant 170 hommes d’équipage, reliant Marseille à la Corse, dont il est capitaine. Aujourd’hui, il gère l’état-major, le personnel de pont, le service machine et l’hôtellerie des navires depuis la terre.
–CREDIT–
Gouverner, prévoir
La profession est rude et Xavier, peu à peu, s’engage chrétiennement. Il s’investit dans la pastorale des Missions de la Mer, parmi les effectifs embarqués. Lorsqu’il remet le pied à terre, il se recentrera sur une activité de préparation au mariage, aux côtés de son épouse. Il explique : «Ma foi se traduit par une façon bien particulière de traiter mes employés. Mon métier, c’est de la technique et du management. Gouverner, c’est prévoir et créer la cohésion.»

La mer comme révélateur
Dans ce métier où la reconnaissance prend des années et où la crédibilité se perd en l’espace d’une tempête, Xavier applique sa foi de «mille façons». «Un navire est une île en mouvement constant où l’on doit vivre ensemble. La pression est telle qu’on se confie peu. Se livrer est mal vu», explique-t-il. On devine un recrutement méticuleux : «Le métier est technique et un seul manquement peut entraîner des dégâts considérables. Je dois trouver celui qui saura, à bord, dénouer une situation délicate à la façon d’un urgentiste. Sans paniquer.»
Si la mer est pour Xavier un outil précieux d’introspection aux couleurs parfois irréelles, elle possède aussi un côté sombre. La mer exacerbe les émotions, c’est connu : «Le capitaine, comme le chrétien, doit déceler les situations de crise, écouter et résoudre les problèmes.»
Après plus de trente ans de métier, Xavier est, cependant, toujours aussi fasciné par la Grande Bleue. Et de conclure : «Face à une telle puissance, même en gérant des milliers de personnes, même sur un navire de
176 m de long, l’homme seul ne pèse pas lourd.»
Céline Schmink

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juin 2008

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