La spiritualité est-elle en train de devenir une branche à part entière dans les soins hospitaliers? La collaboration interdisciplinaire est une tendance de fond dans les hôpitaux. C’est ce qui ressort de la journée anniversaire le 24 novembre dernier au CHUV de Lausanne. Les vingt ans de la formation pastorale supervisée (CPT en anglais) ont rassemblé trois cents personnes, aumôniers, ecclésiastiques, soignants de Suisse et d’ailleurs, ainsi que la direction des soins et un conseiller d’État. Présidée par Cosette Odier, actuelle formatrice de l’aumônerie du CHUV, cette journée a permis à trois conférenciers de développer le thème «soins et spiritualité»: la théologienne Lytta Basset, le père François-Xavier Amherdt et le jésuite allemand Erhard Frick, prêtre et psychiatre, remplaçant de dernière minute.
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Outils pratiques
Erhard Frick, de par sa double formation, s’est montré le plus pratique et a explicité en particulier un outil d’évaluation de la spiritualité dit SPIR. Cet outil est mis à disposition des médecins et permet de structurer un entretien avec des patients. Erhard Frick a ensuite mis en évidence les risques du pouvoir médical et de l’impact de l’accompagnement spirituel du patient lorsqu’il est concentré sur un même professionnel. La guérison spirituelle, n’étant pas mesurable, relève de la liberté du patient.
Un autre outil semblable a été décrit, le STIV, mis au point par le pasteur EERV Étienne Rochat avec la doctoresse Stéfanie Monod. Cet outil permet d’évaluer une possible détresse spirituelle en lien avec une maladie. Utilisé depuis trois ans au CHUV, il est prévu pour être intégré à une équipe pluridisciplinaire.