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Agriculteur et chrétien

Ils servent leur prochain par leur travail. Chaque mois un témoin
Joël Reymond

La voie était tracée, Joël Gerber devait reprendre le domaine familial. Mais il a douté. Le métier, il l’aimait. Ses hésitations tenaient à des tensions familiales. On venait de passer des chevaux aux tracteurs. Le dialogue entre générations pouvait être dur.
Entre son métier et sa foi, Joël Gerber ne fait pas de différence: «Elle n’est pas permise», s’écrie-t-il presque. «Quand on est un disciple du Christ, on l’est chaque minute ou pas du tout. Même quand je lave ma porcherie au jet, je suis disciple du Christ». Pour lui, un chrétien peut être heureux dans tous les métiers. «Il faut aimer la femme avec laquelle on est, pas se demander tout le temps si on l’a bien choisie. Même chose pour un métier.»
–CREDIT–
A 67 ans, il est désormais associé avec son fils, qu’il qualifie de «plus agriculteur que moi!». En effet, Joël Gerber a été actif dans la formation d’apprentis, le Comité d’utilité publique du Canton de Berne et à la base d’organisations agricoles. Mais c’est dans deux domaines en particulier qu’il s’est illustré: l’accueil social et la prédication. Le paysan bernois est intarissable sur ces deux sujets, plus que sur sa ferme. Son père avait comme ouvrier un chrétien malade psychiquement, placé par la maison de santé de Bellelay. Suivant cet exemple, il s’est beaucoup occupé, avec son épouse Angelica, de jeunes en rupture, à qui ils ont offert un environnement stable pour se remettre sur les rails. «Les foyers peuvent être aussi bons qu’ils veulent, un enfant placé est marqué à vie. La plupart préfère un placement en famille. Et ça coûte moins cher. Dommage que l’Etat ait serré les vis!»
Autre corde à l’arc de Joël Gerber, la formation biblique à temps partiel au Cefor, dont il a fréquenté la première volée (1988-93), dans la tradition mennonite des paysans-pasteurs. Il se souvient de sa réticence initiale et de débuts difficiles. Il a dû gagner le Bienenberg, un vendredi soir, en pleurant à la pensée du champ qu’il ne pourrait pas semer parce qu’il avait cours tout le week-end. «Mais le soutien de ma famille a été formidable. Cette vocation m’a aussi amené beaucoup de joie.»
joël reymond

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juillet-Août 2009

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