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À quoi bon prévenir?

Publicité Depuis des dizaines d’années, on nous a prévenus: le mot pollution était entré dans le vocabulaire de quelques prophètes alarmistes et on disait la terre malade des hommes. Mais si le mal était perceptible, le danger paraissait encore assez lointain pour ne pas nous effrayer. Nous étions même…

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Depuis des dizaines d’années, on nous a prévenus: le mot pollution était entré dans le vocabulaire de quelques prophètes alarmistes et on disait la terre malade des hommes. Mais si le mal était perceptible, le danger paraissait encore assez lointain pour ne pas nous effrayer. Nous étions même rassurés en constatant que nous avions encore quelques bons siècles devant nous avant que le drame ne soit évident. Mais aujourd’hui, sortant d’un mauvais rêve, nous découvrons, éberlués, que les échéances sont nettement plus proches qu’envisagées, que la terre est vraiment très mal en point et que nous brûlons nos dernières cartouches. De tous les côtés, les observations sont flagrantes : les effets nocifs de notre gestion inconsciente et incohérente de la planète entraînent la mort d’espèces vivantes. Si pour le moment, ce ne sont que des plantes et des espèces animales qui disparaissent, notre propre vie est désormais en sursis. Nous n’avions pas cru les spécialistes en écologie que nous avions rangés dans la catégorie des gentils et des innocents.
Depuis quelques années, on nous prévient que le système économique dans lequel nous nous sommes engagés ne pouvait que nous exploser à la figure ; que le «toujours plus d’argent» ne pouvait durer indéfiniment ; que l’égoïsme prôné en vertu et le profit recommandé comme un sacerdoce étaient des pistes redoutables ; que les performances aiguisées par des coaches aux dents longues et en or massif finiraient par s’écraser au plafond des désillusions. Mais chacun poursuivait dans l’exigence de ses désirs et de ses acquis, dans l’effronterie de son vouloir «posséder plus» et dans l’insolence des disparités. Or, voilà le monde capitaliste fort dépourvu quand la crise est venue. Tout s’effondre dans le sillage de faillites de plus en plus nombreuses et les certitudes s’effritent dans la litanie des ruines annoncées. Nous n’avions pas cru les spécialistes en économie que nous rangions dans la catégorie des empêcheurs de gagner des ronds et des trouble-fêtes dans un monde de fêtards.
Depuis des millénaires, on nous prévient que le Créateur enverra son Fils pour juger les hommes et pour changer le monde après l’avoir restauré, mais aussi après avoir trié le bon grain de l’ivraie, après avoir sélectionné les siens en éloignant les autres, après avoir sauvé et rejeté.
Mais à quoi bon prévenir ! Nous nous laissons toujours surprendre, non parce qu’ils manquent de sentinelles et d’avertisseurs, mais parce que nous nous fichons de tout… jusqu’à ce que nous soyons directement, personnellement et finalement en danger. C’est-à-dire lorsqu’il est trop tard !

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mars 2009

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