Un spectre hante une Europe vieillissante: celui de la mauvaise mort, d’une fin de vie interminable. Face à ce spectre, on brandit comme un exorcisme la volonté individuelle. Vous, médecins et familles, respectez ma décision de mourir quand je veux et comme je veux! Fin de vie, qui décide? Face aux prétentions de l’individu autonome à maîtriser sa mort, les chrétiens répondront que Dieu décide! Cette vérité (Deut. 32, 39), nécessite quelques précisions. Quelle serait votre réaction à cette question: «Voulez-vous maintenir votre enfant sous respirateur malgré ses lésions cérébrales irréversibles?». C’est Dieu qui décide, mais Dieu passe aussi par ma bouche. Dans une société sans Dieu, on répliquera qu’il est logique que l’homme décide de sa fin de vie. Si Dieu n’existe pas, tout n’est-il pas permis? Non, car pour pouvoir vivre ensemble, nous devons être assurés que notre semblable ne va pas nous tuer.